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L'histoire de la stéréoscopie:

1) La stéréoscopie au commencement:

          La stéréoscopie caractérise l’ensemble des moyens permettant de donner une impression de relief à un objet, à partir de deux images différentes de celui ci. 

La stéréoscopie n'a vu le jour que très récemment, ce qui peut paraître étonnant lorsque l'on sait que les Hommes ont pris conscience du relief au cours de l'Antiquité. En effet, Euclide, qui fut l'un des plus grand mathématiciens de l'Antiquité, avait déjà défini la notion de relief au 3ème siècle avant J.C. : Selon lui, voir le relief, c'était "recevoir au moyen de chaque œil l'impression simultanée de deux images dissemblables du même sujet".

Au fil des années, de nombreuses études furent menées pour mieux comprendre le principe de fonctionnement de la vision au niveau de l'œil puis du cerveau. Toutes ces études ont permis aux Hommes d'inventer des appareils de plus en plus innovants afin de restituer la vision en relief.

          La stéréoscopie voit le jour en 1832 lorsque Charles Wheatstone, un inventeur anglais, a l'idée d'inventer un procédé lui permettant d'observer des dessins en relief. Il mettra à bien son projet en 1838 en inventant le stéréoscope.

 

          Le stéréoscope comporte deux dessins. Chacun de ces dessins représente une même image selon deux prises de vue décalées, le décalage observé correspondant à l'écart d'environ 6,5cm entre nos deux yeux. Cette machine comprend également deux grands miroirs, dont le rôle est primordial. En effet, ces derniers sont orientés de manière à refléter les images des dessins vers des lentilles : chaque lentille récupère donc une image qui lui est propre. De ce fait, l’utilisateur qui regarde à travers les lentilles observe une image différente pour chaque œil, ce qui permet ainsi au cerveau de donner une impression de relief au dessin observé.

          Wheatstone entame alors une collaboration avec l'inventeur écossais David Brewster afin d'améliorer son stéréoscope dans le but de rendre son utilisation plus confortable pour les utilisateurs. Cette collaboration porte ses fruits en 1843, date de parution du stéréoscope de Brewster.

Le stéréoscope de Brewster a l'apparence d'une boîte, munie de deux compartiments. Deux lentilles sont placées de sorte que chaque œil de l’utilisateur ne puisse voir qu’un seul des deux compartiments. A l’extrémité de l’appareil on peut glisser une palette constituée de deux photographies, dont les dimensions correspondent à celles d'un compartiment ; on a ainsi une photographie par compartiment. Ces photographies représentent une même image, dont les prise de vue respectent le décalage observé par nos yeux. Ainsi, l’utilisateur voit à travers les lentilles une image différente pour chaque œil, ce qui permet au cerveau de créer une impression de relief.

On peut remarquer que la mise en relief ne concerne plus alors que les dessins : elle s’applique désormais également aux photographies.

2) Les secteurs industriels "vecteurs" des innovations en matière de stéréoscopie : la photographie et le cinéma

 

          Ces premières innovations en matière de stéréoscopie intriguent et épatent; les procédés stéréoscopiques font montre d'un gros potentiel attractif pour les consommateurs, fascinés par cette nouvelle façon de voir des images.

 

          Le premier secteur industriel à utiliser la stéréoscopie est la photographie : en effet, la photographie a pour but de représenter des scènes que l'on souhaite partager, du paysage de campagne au visage de proches en passant par des bâtiments. De ce fait, la perspective de rendre des images en relief, semblables à celles que le photographe peut observer, offrait à cette industrie un côté très attrayant.

 

          Ainsi, en 1893, Jules Richard, un industriel français, fabrique le Verascope, un appareil photo stéréoscopique. Le succès est au rendez vous : plus de cent mille exemplaires sont vendus.

          Néanmoins, la stéréoscopie a connu ses innovations les plus importantes au cours du XXème siècle sous l'essor d'une nouvelle industrie : l'industrie cinématographique. En effet, dès son origine, le cinéma a toujours eu pour obsession de divertir les spectateurs en rendant ses films les plus réalistes possible. 

          Si l'apparition du relief au cinéma date du début du siècle, il ne s'est réellement imposé qu'à partir des années 50. En effet, un premier procédé stéréoscopique, l'anaglyphe, fut tout d'abord testé au cinéma, l'un des films les plus populaires étant "The Power of Love" de Joseph A. Golden. Néanmoins les résultats furent mitigés; si l'on pouvait voir des films en relief grâce à cette technique, de nombreux inconvénients amenèrent l'industrie à abandonner l'anaglyphe. En effet, l'anaglyphe ne permettait pas la restitution de toutes les couleurs et pouvait entraîner une fatigue de l'oeil lors d'une utilisation prolongée, occasionnant de ce fait une gêne. Néanmoins, l'anaglyphe a connu une seconde vie dans le domaine de la photographie, où ses qualitées furent appréciées, et se trouve encore utilisée de nos jours, dans des magazines par exemple. 

 

          Les années 50 marquèrent le début de l'âge d'or de la stéréoscopie au cinéma. En effet, on assiste peu à peu à l'avènement de la stéréoscopie polarisante, aussi connue sous le nom de polarisation. Cette technique, dont le brevet fut déposé à la fin du XIXème siècle, pu enfin être utilisée grâce aux innovations technologiques du début du siècle. L'un des films les plus marquant des années 50 paru en relief fut très certainement "Le crime était presque parfait" ("Dial M for Murder") d'Alfred Hitchcock, chef d'oeuvre sorti en 1954.

Néanmoins, ce n'est pas au cours des années 50 que le relief s'imposa définitivement au cinéma, car il persistait des défauts déjà présents avec l'anaglyphe, à savoir une fatigue occulaire dûe à une trop longue exposition.

 

          C'est réellement à partir des années 80 que le relief s'imposa, grâce notamment à l'apparition de l'IMAX, qui permit un plus grand confort aux utilisateurs des lunettes polarisantes, résolvant en grande partie les problèmes de douleurs dûes à une trop longue exposition. Les innovations de l'IMAX continuèrent à s'améliorer au fur et à mesure des années et des projections dans les salles de cinéma, pour le plus grand plaisir des spectateurs qui affluèrent en masse.

Le relief au cinéma a connu son apogée en 2009, lorsque le plus grand chef d'oeuvre en relief "Avatar" de James Cameron est sortit dans les salles, faisant de lui l'un des films les plus rentables de tous les temps.

Désormais, la stéréoscopie tend à se diffuser à d'autres industries en inventant des procédés de plus en plus innovants. Ainsi, on peut désormais regarder la télévision en relief depuis son canapé (sans avoir besoin de porter des lunettes) grâce à l'alioscopie, éditer des maquettes de projets architecturaux en relief grâce à l'holographie ou bien encore jouer à des jeux vidéos comme si on faisait partie du décor. Et il y a fort à parier que la stéréoscopie nous réserve d'autres surprises à l'avenir. 

RJSPEB

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